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Des variants du SARS-CoV-2 peuvent infecter des chats et des chiens de compagnie, et même des souris
新冠变异毒株可以感染宠物猫狗,甚至老鼠
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Des animaux de compagnie peuvent être infectés par le variant B.1.1.7 du SARS-CoV-2.
新冠变异毒株B.1.1.7有可能感染宠物。
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C’est la toute première fois que l’on documente chez un animal une infection naturelle par ce variant dit britannique. Il a été montré que la grande transmissibilité de ce variant, initialement identifié au Royaume-Uni, est liée à la présence de la mutation N501Y et de la délétion Δ69/70. Cette dernière correspond à la perte des 69e et 70e acides aminés de la protéine S (spike) dans le domaine de liaison au récepteur (RBD).
Luca Ferasin et ses collègues d’une clinique vétérinaire(兽医诊所) du sud-est de l’Angleterre rapportent les premiers cas d’infection de chats et de chiens par le variant britannique du SARS-CoV-2. Leurs résultats ont été prépubliés le 18 mars 2021 sur le site BioRxiv.
Les vétérinaires du service de cardiologie du Ralph Veterinary Referral Centre (Buckinghamshire) ont remarqué, entre décembre et février, une soudaine augmentation des cas de myocardite(心肌炎) chez des chiens et des chats dans leur clinique située au nord-ouest du Grand Londres. L’incidence de cette pathologie(病理学), caractérisée par une inflammation(炎症) du muscle cardiaque, était passée chez des animaux de compagnie de 1,4 % à 12,8 % (dont 8,5 % chez les chats et 4,3 % chez les chiens).
Anomalies cardiaques sévères en l’absence de signes respiratoires
Cette brusque survenue de cas de myocardite semblait calquer ce que l’on observait en fréquence et dans le temps concernant la pandémie humaine de Covid-19 imputable au(可归咎于,应归因于) variant dit britannique qui, ayant émergé dans le Kent (sud-est de l’Angleterre) en septembre, avait débuté à la mi-décembre pour atteindre un pic fin janvier.
Aucun de ces animaux atteints de myocardite n’avait d’antécédent de maladie cardiaque. Ils présentaient tous des signes cliniques similaires, caractérisés par une léthargie d’apparition brusque, une perte d’appétit, une accélération du rythme cardiaque (tachycardie), une gêne respiratoire (en rapport avec une insuffisance cardiaque congestive). Certains animaux ont présenté des syncopes.
Le bilan sanguin a montré une élévation de la troponine-1, protéine musculaire utilisée comme marqueur des lésions myocardiques. L’échocardiographie a montré un changement de taille du ventricule gauche en réaction au processus pathologique, ce que les cardiologues appellent un « remodelage cardiaque », parfois associé à un œdème pulmonaire, ou encore à un épanchement pleural. Des anomalies du rythme cardiaque (sévère arythmie ventriculaire) ont également été constatées à l’électrocardiogramme chez certains animaux.
Les vétérinaires britanniques ont découvert que de nombreux propriétaires et personnes qui s’occupaient de ces chiens et chats avaient développé des symptômes respiratoires de la Covid-19 dans les trois à six semaines avant que ces animaux de compagnie ne tombent malades. Parmi ces personnes, nombreuses étaient celles qui avaient été testées positives pour le SARS-CoV-2.
Au vu de ces étonnantes coïncidences et de l’intriguante montée des cas de myocardite chez ces animaux de compagnie, les vétérinaires britanniques ont entrepris de rechercher une infection à SARS-CoV-2 chez ces animaux, tous castrés et âgés de 1 à 12 ans. Des prises de sang, des écouvillonnages oro- et nasopharyngés et des prélèvements rectaux ont été réalisés chez sept animaux (six chats et un chien) admis dans l’établissement entre le 22 janvier et le 10 février 2021. Durant cette même période, les vétérinaires ont analysé le sang de quatre animaux (deux chats et deux chiens) qui venaient de se remettre d’une myocardite (deux à six semaines après l’apparition de la pathologie cardiaque).
Aucun animal n’a développé de syndrome pseudo-grippal. Tous ont connu une amélioration clinique quelques jours après traitement intensif. Seul l’un d’eux (un chat) a présenté, après sa sortie de l’établissement vétérinaire, une rechute clinique caractérisée par une profonde léthargie et une tachycardie ventriculaire incontrôlée, qui a décidé ses propriétaires à opter pour l’euthanasie de l’animal.
Tous les échantillons biologiques collectés chez ces animaux ont été stockés à – 20 °C et expédiés en France, à Montpellier, à des fins d’analyses sérologiques et virologique, au laboratoire « Maladies infectieuses et vecteurs, écologie génétique, évolution et contrôle » (Mivegec) de l’Institut de recherche et développement (IRD).
Analysés par la technique RT-PCR à la recherche du SARS-CoV-2, tous les prélèvements oro- et nasophayngés sont revenus négatifs. En revanche, trois prélèvements rectaux sur sept animaux étaient positifs, confirmant une infection par le variant britannique B.1.1.7. La charge virale était faible (12 à 33 copies d’ARN viral par microlitre). Par ailleurs, des anticorps anti-SARS-CoV-2 ont été détectés dans trois échantillons sanguins, l’un recueilli chez un animal à la phase aiguë de la maladie, deux autres chez des animaux au cours de leur guérison. Ainsi, au vu des résultats PCR ou de la sérologie, six animaux ont été trouvés positifs pour le SARS-CoV-2, sur les onze analysés.
Enfin, parmi les cinq animaux détenus par des personnes testées positives pour le SARS-CoV-2, quatre étaient contaminés par le coronavirus.
Eric Leroy et ses collègues soulignent qu’un « résultat remarquable et inattendu » de leurs observations est « le développement de signes cliniques inhabituels chez ces animaux, en l’occurrence la survenue d’anomalies cardiaques sévères secondaires à une myocardite avec altération de l’état général mais en l’absence de signes respiratoires primaires ». En effet, la plupart des infections naturelles et expérimentales de chats et de chiens par le SARS-CoV-2 n’ont entraîné que des infections asymptomatiques ou de légers symptômes digestifs et respiratoires (toux, écoulement nasal, éternuements, conjonctivite). La seule exception concerne un chat qui vivait en Espagne dans une famille dont plusieurs membres de la famille étaient atteints de Covid-19. Infecté par le SARS-CoV-2, cet animal de compagnie souffrait antérieurement d’une pathologie cardiaque (cardiomyopathie hypertrophique féline). Il avait développé des signes respiratoires sévères et avait dû être euthanasié.
« Compte tenu de l’infectiosité et de la transmissibilité accrues du variant B.1.1.7 pour les humains, la découverte de chats et de chiens infectés par le B.1.1.7 met plus que jamais en évidence le risque que les animaux de compagnie puissent potentiellement jouer un rôle significatif dans la dynamique de l’épidémie de SARS-CoV-2, plus important qu’on ne le pensait jusqu’à présent », déclarent les chercheurs vétérinaires britanniques et français.
De même, les auteurs estiment nécessaire de mener, en urgence, des études afin d’évaluer la probabilité de la contagiosité du variant britannique B.1.1.7 entre animaux de compagnie, sa transmission de l’animal de compagnie à l’homme. Enfin, selon eux, il importe de déterminer si la mutation N501Y et la délétion Δ69-70 rendent ce variant plus infectieux pour ces animaux.
Un chien et un chat infectés par le variant britannique au Texas
Au Texas, ce variant britannique B.1.1.7 a également été détecté chez un chien et un chat d’un même foyer dans le comté de Brazos, ont annoncé, le 13 mars, dans un communiqué des chercheurs de la Faculté de médecine vétérinaire et de sciences biomédicales de la Texas A&M University. Le propriétaire de ces animaux avait été diagnostiqué pour la Covid-19 à la mi-février. Les deux animaux de compagnie ont été testés positifs pour le SARS-CoV-2 deux jours après le résultat positif du test PCR de leur propriétaire. Aucun des deux animaux ne présentait de signe de maladie au moment du diagnostic. Cependant, selon leur propriétaire, ces animaux avaient beaucoup éternué au cours des dernières semaines. Le séquençage du génome viral a montré que les animaux étaient infectés par le variant britannique B.1.1.7. Testés à nouveau le 11 mars dernier, le chien et le chat se portent bien.
Dans le cadre d’un projet de recherche financé par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), l’université Texas A&M a testé dans le comté de Brazos, depuis juin, plus de 450 animaux de compagnie vivant dans un foyer dans lequel au moins un membre de la famille a été infecté par le SARS-CoV-2. A ce jour, plus de soixante animaux de compagnie ont été trouvés positifs pour ce coronavirus. Parmi eux, un quart présentait des symptômes (éternuements, toux, diarrhée, fatigue) au moment où leur propriétaire était lui-même malade. A la connaissance des chercheurs texans, tous les animaux symptomatiques ont guéri sans traitement.
Cette étude américaine, non encore publiée, de même que celle des vétérinaires britanniques et français (sous forme de preprint sur BioRxiv), montrent donc que des animaux de compagnie peuvent être infectés par un nouveau variant du SARS-CoV-2, en l’occurrence le variant britannique B.1.1.7.
© pxhere
Les variants sud-africain et brésilien peuvent infecter la souris
Ce dernier n’est pas le seul variant capable de franchir la barrière d’espèce séparant l’homme de l’animal. Des chercheurs de l’Institut Pasteur (Paris) rapportent que les variants B1.351, identifié en Afrique du Sud, et P.1, isolé au Brésil, sont capables d’infecter la souris de laboratoire. Ces deux nouveaux variants ont la capacité de se répliquer à haut niveau dans les poumons de la souris commune de laboratoire, alors que cette espèce de rongeur n’est pas sensible au SARS-CoV-2 ancestral. En effet, le variant historique ne peut se répliquer chez la souris, ni chez le rat, dans la mesure où le SARS-CoV-2 historique ne se fixe chez ces animaux que faiblement sur leur récepteur ACE2.
La souris fait donc désormais partie des espèces sensibles aux nouveaux variants du SARS-CoV-2. Ceux-ci étendent donc la gamme des hôtes animaux qu’ils peuvent désormais infecter. Certaines mutations hébergées par les variants sud-africain et brésilien, qui se traduisent par une plus forte affinité pour le récepteur humain ACE2 et donc une plus grande transmissibilité chez l’homme, ont donc pour conséquence, par le seul fruit du hasard, de faire également en sorte que ces variants peuvent infecter une nouvelle espèce animale. L’acquisition de changements au niveau de positions-clés dans le domaine de liaison du récepteur (RBD) permet sans doute aux variants sud-africain et brésilien de se lier plus efficacement au récepteur ACE2 de la souris.
Ces résultats ont été publiés sur le site de prépublication BioRxiv par Etienne Simon-Lorière et ses collègues des laboratoires de génomique évolutive et de génétique de la souris de l’Institut Pasteur. Ces chercheurs ont montré que contrairement au virus ancestral, tous les variants (britannique, sud-africain et brésilien) se répliquent dans des cellules de souris.
Les chercheurs ont mesuré la charge virale pulmonaire après inoculation par voie intranasale des lignées historiques (B et B1) et de chacun de ces trois variants à de jeunes souris adultes (âgées de 8 semaines). Deux lignées de souris de laboratoire ont été utilisées : BALB/c et C57BL/6. De faibles quantités d’ARN viral ont été détectées (aucun virus vivant) dans les poumons des deux lignées de souris infectées par une lignée virale historique.
En revanche, l’inoculation du variant sud-africain (B.1.351) ou brésilien (P.1) a entraîné une importante réplication dans les tissus pulmonaires des deux lignées de souris. Trois jours après l’inoculation, l’examen des poumons montrait la présence de cellules infectées dans l’épithélium des bronchioles et dans les espaces inter-alvéolaires.
Il est à noter que, contrairement aux souris de la lignée C57BL/6, la charge virale a été faible (absence de virus infectieux) chez les souris BALB/c infectées par le variant britannique, ce qui semble indiquer que des facteurs liés à l’hôte interviennent dans la sévérité de l’infection. Reste également à conduire ce même type d’expériences sur des souris plus âgées afin de déterminer si celles-ci développent une pathologie plus sévère.
L’observation selon laquelle la souris est sensible aux variants sud-africain (B.1.351) et brésilien P.1 du SARS-CoV-2 devrait faciliter certains travaux de recherche, en particulier ceux portant sur l’évaluation de candidats vaccins et de nouveaux traitements, ou encore sur l’étude de l’immunité naturelle et de la protection vaccinale vis-à-vis de différents variants.
Selon les chercheurs, « ces résultats soulèvent des questions majeures sur le risque que des souris ou d’autres rongeurs, vivant à proximité de l’homme, puissent servir de réservoirs pour le SARS-CoV-2 dans des régions où circulent les variants sud-africain B.1.351 et brésilien P.1, ou d’autres variants ». En effet, ceux-ci pourraient évoluer séparément chez ces rongeurs et peut-être franchir la barrière d’espèce dans le sens inverse (spillback).
Cette crainte n’est pas sans rappeler ce qu’on a observé, respectivement en mai et novembre aux Pays-Bas et au Danemark, où le SARS-CoV-2 a infecté des visons dans des fermes d’élevage. Des biologistes moléculaires avaient alors détecté plusieurs mutations préoccupantes dans le génome des SARS-CoV-2 hébergés par ces mustélidés. Et les chercheurs pastoriens de conclure qu’il importe de « surveiller étroitement la gamme des hôtes animaux susceptibles d’être infectés par le SARS-CoV-2 au cours de l’évolution de ce virus ».
mots et expressions
myocardite n.f
心肌炎
pathologie n.f
病理学
imputable à adj.
可归咎于,应归因于
inflammation n.f
炎症
clinique vétérinaire
兽医诊所
Source:
https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2021/03/21/des-variants-du-sars-cov-2-peuvent-infecter-des-chats-et-chiens-de-compagnie-et-meme-des-souris/
图片来源:网络
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