法语悦读课程 | 英国脱欧:法英间的复杂关系
Brexit : la relation complexe entre Paris et Londres
英国脱欧:法英间的复杂关系
本期老师:施洋
法国里昂二大语言科学硕士毕业;
巴黎三大新索邦语言科学音系学博士毕业;
CIEP认证的TCF各类考试主考官;巴黎法语语言培训师;TCF/DELF考试培训师,现居巴黎。
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I.Intro et intérêts 简介
-英国脱欧过程漫长曲折,法国起到了什么样的作用;
-英法两国关系怎样?为何会有这样的关系?
II. 外教原文朗读
Brexit : la relation complexe entre Paris et Londres
DÉCRYPTAGE - Les eurosceptiques n’hésitent pas à présenter l’Union européenne comme la poursuite technocratique des desseins martiaux d’un Charlemagne ou d’un Napoléon…
Tout est forcément la faute des Français. Les enfants de Napoléon continuent à vouloir mettre l’Europe à leur botte et les rudes accrochages entre le royaume et l’UE leur incombent. Ce sont eux qui, lors des derniers mètres à franchir sur le long glacis des négociations, ont tiré de sournois boulets sur l’accord. Avec Emmanuel Macron comme canonnier en chef.
La presse tabloïd s’en est donné à cœur joie en ce mois de décembre. Downing Street a distillé le message selon lequel les Français auraient formulé des exigences nouvelles, au risque de compromettre un «deal» qui était à portée de main. Et la menace d’un veto, formulée par Paris, a été très mal vécue. Il n’en fallait pas plus pour une saine flambée de «French bashing», qui soulage toujours des tourments intérieurs. Quand le gouvernement a annoncé que la Royal Navy allait être déployée pour protéger les eaux britanniques des incursions de pêcheurs étrangers en cas de «no deal», le Daily Mail a titré: «Envoyons-leur nos canonnières». Et ce sont bien ces forbans de marins français qui étaient visés en premier chef.
Certes la France - comme une poignée d’autres États côtiers - a été en pointe pour tenir les positions sur la pêche. Mais pour les autres pans de l’accord, comme le sujet ô combien crucial des règles de concurrence équitables, les Français sont loin d’avoir été isolés ou plus durs que les autres. «Au cœur de cette crise de dernière minute, il y a toute la complexité tortueuse des relations entre la Grande-Bretagne et la France» a écrit dans le Telegraph l’ancien chef de la diplomatie britannique William Hague. Même si, depuis 1904, une entente cordiale a remplacé les guerres en cascade, les relations restent selon lui marquées par une «amitié extraordinairement profonde, coexistant avec des altercations sans compromis». Hague voit trois raisons à cet affrontement permanent: une vision radicalement différente du rôle de l’Europe dans notre histoire et notre avenir; une suspicion française envers une complicité anglo-saxonne liant Londres à l’Amérique; la troisième, la plus dangereuse, est une sous-estimation mutuelle des dirigeants britanniques et français de la volonté de l’autre de tenir ses positions.
Un scénario « gentil flic » « méchant flic »
Depuis le début des négociations sur l’ère post-Brexit, il y avait comme une répartition des rôles entre la France et l’Allemagne. La première endossait le costume du «méchant flic» et la seconde du «gentil flic». Mais si Berlin était perçu outre-Manche comme plus souple et Paris plus intransigeant, la fermeté d’Angela Merkel dans la dernière ligne droite a changé la donne. Et lors du «week-end décisif» (qui ne le fut pas) du 12-13 décembre, c’est sur elle que la presse populaire s’est déchaînée. Le Mail on Sunday s’est violemment attaqué à la chancelière, accusée de vouloir «faire ramper le Royaume-Uni sur du verre cassé». Cette fois-ci, c’est «Frau Nein» («Madame Non») qui aurait bloqué tout accord. Dans une démonstration douteuse, était évoqué «le dégoût luthérien de la fille d’un pasteur pour un Boris Johnson libertin»…
Une rhétorique aussi agressive à l’égard de deux alliés et amis a de quoi surprendre. Elle s’explique par la persistance profonde dans l’inconscient britannique de la phobie d’une domination continentale. Les eurosceptiques n’hésitent pas à présenter l’Union européenne comme la poursuite technocratique des desseins plus martiaux d’un Charlemagne ou d’un Napoléon…
À l’été 2018, Boris Johnson lui-même dénonçait le projet d’accord avec l’UE de Theresa May qui placerait le Royaume-Uni dans «une relation de vassalité, un statut de satrapie, de colonie». Ses sorties ont parfois été encore plus outrancières. Lors de la campagne du référendum sur le Brexit, BoJo avait comparé l’objectif de l’UE à celui d’Adolf Hitler, unifier le continent et le placer sous un commandement unique. Devenu ministre des Affaires étrangères, l’année suivante, il avait dérapé en faisant de François Hollande un gardien de camp de prisonniers nazi désirant châtier quiconque tentait de s’en échapper… Et le Foreign Office avait dû demander à la BBC de couper le passage d’un documentaire où le ministre parlait peu diplomatiquement des Français se comportant «comme des cons» sur le Brexit.
Au cœur du Brexit, il y a cette idée d’un exceptionnalisme britannique, la fierté d’un pays qui n’a jamais été envahi et aurait repoussé presque seul l’ennemi nazi. Interrogé un jour sur des difficultés induites par le divorce avec l’UE, le ministre chargé du Brexit, David Davis, avait déclaré: «Si notre pays a pu régler la Seconde Guerre mondiale, il va pouvoir régler cela.» Il suffit de voir, dès qu’une crise se profile, l’appel à «l’esprit du Blitz». Ce fut encore le cas pour le coronavirus, un ennemi qui sera arrêté sur les plages et repoussé à la mer… Fort de son passé et de ses valeurs, le pays se sent appelé vers le grand large et c’est tout le projet du «Global Britain». Mais il y a l’Histoire et il y a la géographie. Et celle-ci commande de s’entendre et commercer cordialement entre voisins d’Europe.
(853 mots)
词汇及表达
Brexit (m.) 英国脱欧(计划)
eurosceptique (n.&a.) 欧洲怀疑论者
poursuite (f.) 继续
technocratique (a.) 专家政治论的
dessein (m.) 【书】计划,企图
martial,-e (a.) 军事的
présenter A comme B 将A解读为B
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