Bonbon时事悦读 | 在失去支持之后,阿尔及利亚前总统受着保护但孤独着
Après sa disgrâce, la solitude protégée d’Abdelaziz Bouteflika à Alger
在失去支持之后,阿卜杜拉齐兹布特弗利卡在阿尔及利亚受着保护但孤独着
(建议阅读时间:2分钟 难度参考:B2,朗读:Alizée)
朗读者:Alizée,坐标乌鲁木齐,厦门大学本科在读,最喜欢的一句法语:quoi qu'il se soit passé, le meilleur reste toujours à venir.
L’ancien chef d’Etat algérien, décédé vendredi 17 septembre, vivait reclus depuis sa démission de 2019. Seul son entourage était la cible de la justice.
这位前阿尔及利亚国家元首于 9 月 17 日星期五去世,自 2019 年辞职以来一直隐居。只有他的随行人员是司法部门的目标。
阅读练习:
1.阿尔及利亚人民喜欢这位总统吗?
2.这位总统的政治生涯其实什么时候就结束了?
(答案在文章末尾)
Abdelaziz Bouteflika remet sa lettre de démission au président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, en présence du président du Sénat, Abdelkader Bensalah, le 2 avril 2019 à Alger. HANDOUT . / ALGERIAN STATE TV
La dernière apparition publique de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, dont la mort - à l’âge de 84 ans - a été annoncé à Alger dans la soirée de vendredi 17 septembre, remonte au 2 avril 2019. Vêtu(a.穿着衣服的) d’une gandoura(n. f阿拉伯长衣) à la mode marocaine, M. Bouteflika, au pouvoir depuis avril 1999, remettait d’un geste laborieux sa démission au président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, en présence du président du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui allait assurer l’intérim.
La scène, pathétique, signait la fin d’une époque, celle où le pouvoir s’identifiait à celui qui incarna(v. t.表现) l’Algérie de l’après- « décennie noire » (années 1990). Elle survenait après des semaines d’un puissant mouvement de contestation populaire pacifique, le Hirak, mobilisé à partir du 22 février autour du refus d’un cinquième mandat pour un chef d’Etat en fauteuil roulant et souffrant de sérieuses difficultés d’élocution. La disgrâce avait été précipitée par le lâchage de l’armée qui exigeait d’acter l’état d’incapacité du président, enterrant ainsi les ultimes tentatives du cercle présidentiel pour lui ménager une sortie moins abrupte(adv.突然地).
Eviter les complications politiques
On continuera longtemps à parler de (et des) Bouteflika mais les Algériens ne le verront plus. Même si le frère du président, Saïd Bouteflika, deux anciens chefs de gouvernement, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et une flopée de ministres se sont retrouvés en prison à l’issue de procès contre la « Issaba » (la bande), formule qui permet au régime de se défausser sur le clan présidentiel, Abdelaziz Bouteflika, lui, ne sera jamais inquiété. Ni même convié à témoigner alors que des avocats de certains responsables emprisonnés le réclamaient.
Un tel choix judiciaire évitait bien des complications politiques. Il avait aussi une certaine cohérence avec le récit officieux distillé dans les médias, réduisant les turpitudes du régime et la corruption endémique au fait que le pouvoir présidentiel aurait été indûment(adv.不适当的), voire clandestinement, pris en main par le frère du président, Saïd Bouteflika. Avec ce procès du « bouteflikisme » sans Bouteflika, et réduit à la seule « Issaba », l’ex-chef d’Etat devint ainsi presque une victime de son propre frère, ce dernier étant chargé de tous les maux.
Politiquement, Bouteflika est en fait mort le 22 février 2019 avec le début du Hirak. Le mouvement, qui a mobilisé des centaines de milliers d’Algériens à Alger et dans les grandes villes du pays, est progressivement passé d’un rejet du cinquième mandat à l’exigence d’un changement de régime. Le Covid-19 et une répression tous azimuts ont toutefois fini par réduire le bilan du Hirak au seul départ de Bouteflika, assorti de la vague d’emprisonnement de ses proches.
Saïd Bouteflika ainsi que deux anciens patrons du renseignement ont d’ailleurs été acquittés en appel de l’accusation de « complot contre l’armée et l’Etat ». Le « frère » a toutefois été poursuivi - et condamné - dans de nombreux procès pour corruption. Hormis les caricatures et les plaisanteries sur les réseaux sociaux, l’ancien président a totalement disparu du champ médiatique. S’il a été affecté par les infortunes de son frère, Saïd, il n’en fera jamais état publiquement. Plus aucune information n’ a été donnée sur son état de santé.
« Une grande alacrité »
Une discrétion qui contraste avec les images, pénibles, de la période ayant précédé sa disgrâce. Le président était alors incapable de se mouvoir et de parler mais les médias officiels le mettaient en scène, accueillant des visiteurs étrangers de passage. Ces images étaient censées représenter la « preuve » de sa capacité à assumer sa charge. Les Algériens se souviennent encore avec beaucoup d’acrimonie de ce qu’ils qualifient de « faux témoignage » du président François Hollande à propos de l’état de santé de Bouteflika lors de son passage à Alger en juin 2015. « Le président Abdelaziz Bouteflika m’a donné l’impression d’une grande maîtrise intellectuelle, c’est rare de rencontrer un chef d’État qui a cette alacrité, cette capacité de jugement », avait déclaré l’ancien président français.
Pour les Algériens, le départ de Bouteflika a mis fin à ces voyages à grand tapage dans des cliniques françaises ou suisses. Il a également fait disparaître la cohorte de zélateurs qui œuvraient à compenser l’absence d’un chef d’Etat amoindri depuis son accident vasculaire cérébral en 2013 par une surabondance de portraits. Avec des scènes surréalistes, comme celle d’un cheval offert par ses partisans à un cadre de Bouteflika.
Si le chef d’Etat ne voyage plus pour des soins à l’étranger, il a continué à vivre dans la résidence présidentielle de Zeralda, à l’ouest d’Alger. La résidence avait été médicalisée en 2013 et Bouteflika, sur lequel veillait sa sœur, a continué à y recevoir des soins. Certains observateurs relèvent que, contrairement aux « traditions », les télévisions algériennes ne se sont pas mises automatiquement vendredi soir en « mode deuil » après l’annonce du décès de Bouteflika. Comme pour marquer le fait que le parcours de l’ex-président s’est achevé par une fin protégée mais solitaire.
mots et expressions
Vêtu a.
穿着衣服的
gandoura n. f
阿拉伯长衣
incarna v. t.
表现
abrupte adv.
突然地
indûment adv.
不适当的
阅读答案:
1.Non,contrairement aux « traditions », les télévisions algériennes ne se sont pas mises automatiquement vendredi soir en « mode deuil » après l’annonce de sa mort.
2.Politiquement, Bouteflika est en fait mort le 22 février 2019 avec le début du Hirak.
Source:
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/18/apres-sa-disgrace-la-solitude-protegee-d-abdelaziz-bouteflika-a-alger_6095131_3212.html