法语悦读课程 | 巴黎圣日耳曼 对阵 巴沙克谢希尔:“应当严肃处理种族主义,因为这会动摇/威胁足球的根基”
PSG-Başakşehir : « Le racisme doit être pris au sérieux car il met en péril les fondements du football »
巴黎圣日耳曼 对阵 巴沙克谢希尔:“应当严肃处理种族主义,因为这会动摇/威胁足球的根基”
(本期老师:施洋老师)
法国里昂二大语言科学硕士毕业;
巴黎三大新索邦语言科学音系学博士毕业;
CIEP认证的TCF各类考试主考官;巴黎法语语言培训师;TCF/DELF考试培训师,现居巴黎。
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I.Introduction 导读
2020年12月8号,几乎从未中断过比赛的欧洲冠军联赛,因为种族歧视问题被迫终止。
-世界足坛的种族歧视现象是否普遍?
-应该如何应对这种问题?
词汇及表达
racisme (m.) 种族主义
(joueur) international 国脚
exhorter (v.t) 劝告;勉励
faire place à 让位;腾空间
prendre qqch. au sérieux
认真对待;严肃处理
mettre en péril 威胁;使危险 fondement (m.) 根基,基础 instance(s) (f.) 权力机构
diversité (f.) 多样性
saupoudrage (m.) 分散使用
II.外教原文朗读
PSG-Başakşehir : « Le racisme doit être pris au sérieux car il met en péril les fondements du football »
L’ex-international béninois Jimmy Adjovi-Boco exhorte les instances du ballon rond à « faire place à une diversité réelle et non à du saupoudrage ».
Tribune. Ainsi, un arbitre européen peut désigner un entraîneur africain qui proteste en lui disant : « Toi le Noir ! » Et un autre venir lui mettre un carton rouge sans même essayer de comprendre le pourquoi du comment. Insupportable double peine.
Mardi 8 décembre, sur la pelouse du parc des Princes, Pierre Webo, ex-attaquant de l’équipe du Cameroun aujourd’hui entraîneur adjoint du club turc de Başakşehir, n’a pas supporté que le quatrième arbitre de la rencontre, le Roumain Sebastian Coltescu, utilise le terme de « negru » (« noir », en roumain) pour le désigner. L’incident a créé un précédent inédit, conduisant l’ensemble des joueurs et du staff du Paris-Saint-Germain (PSG) et du Başakşehir à stopper un match de Ligue des champions et à ne pas revenir sur le terrain.
Une fois encore, certains dissertent et produisent des explications qui aboutissent à des relativisations dont le bruit de fond est encore et toujours le même : « Est-ce si grave ? » « N’en fait-on pas un peu trop ? » Pour moi, la réponse est clairement non. Car cet épisode survient après à une série d’ignominies sur de nombreux terrains d’Europe, qui durent depuis trop longtemps : lancers de bananes, cris de singe et insultes venues des tribunes. Cette fois-ci, l’affront est venu d’un acteur censé garantir et respecter les lois du jeu.
Oui, ce soir-là au Parc, un arbitre a dit « Noir » pour mettre à distance un coach en le désignant par sa seule couleur, comme s’il ne pouvait être rien d’autre. Oui, ce soir-là au Parc, un autre joueur d’Istanbul, Demba Ba, s’est interposé en lançant au quatrième arbitre fautif : « Quand vous parlez d’un homme blanc, vous ne dites jamais “ce type blanc”, vous dites simplement “ce type”, alors pourquoi quand vous mentionnez un homme noir, vous dites “ce type noir” ? » Demba Ba a eu raison de s’indigner. Car désigner un homme par une couleur, c’est lui dénier le droit à une identité.
Un moment historique
Justement, ce sont les principaux acteurs qui ont bloqué une mécanique insidieuse qui, comme d’habitude, pouvait repartir comme si de rien n’était. Mais les joueurs ont dit « non » comme un seul homme. On imagine mal l’arbitre mettre 22 cartons rouges… En retournant au vestiaire, ces joueurs ont refusé de continuer le match et ainsi de cautionner les propos du quatrième arbitre. Ils ont été animés d’un esprit de rébellion initié et encouragé par Rosa Parks lorsqu’elle décida, dans l’Amérique ségrégationniste d’il y a soixante-cinq ans, de ne pas laisser sa place à un voyageur blanc dans un bus.
Dans ma carrière de footballeur, j’ai bien sûr rencontré le racisme, comme la quasi-totalité des joueurs africains ou d’origine africaine évoluant en France. Mais pendant mes années de joueur passées en grande partie au Racing Club de Lens (1991-1997), j’ai surtout croisé des personnes déterminées à refuser le racisme.
Ce match, abrégé sur décision de 22 joueurs solidaires, fera date : nous avons vécu ce 8 décembre un moment historique et un tournant dans l’histoire du football. Les joueurs, ce soir-là, ont pris leurs responsabilités ; il est important que les instances dirigeantes prennent les leurs. Car cette mobilisation fait écho à l’action des basketteurs de la NBA. Mais avec une différence majeure : les sportifs américains sont soutenus par leur fédération. On en est loin, chez nous, dans le championnat français.
Dans les années 1980 en Angleterre, le hooliganisme a mis en péril l’organisation des matchs de football. La fédération anglaise et les pouvoirs publics ont su réagir et, par une politique coercitive, ont fini par circonscrire ce phénomène dangereux. De la même manière, le racisme, problème structurel, doit être pris au sérieux, en considérant qu’au même titre que le hooliganisme, il met en péril les fondements du football.
Conservatisme toxique
Ce qui vaut pour le racisme s’ancre dans le socle de toutes les autres discriminations, et notamment celles qui ont trait à l’égalité femmes-hommes. Nous devons reconnaître et mettre fin à ce conservatisme toxique qu’on peut aisément constater et retrouver à la tête des instances dirigeantes du ballon rond. Combien de clubs, de ligues ou de fédérations sont dirigés par des femmes ou des personnes issues de la diversité qui constitue ce pays ? Le football et ses instances doivent faire place à une diversité réelle et non pas à du « saupoudrage », comme disait Pape Diouf. Il en va de la survie même de notre sport.
Si les organes de tutelle continuent leur politique de l’autruche, il reviendra aux syndicats de joueurs d’organiser la défense de leurs membres victimes d’agressions racistes. Leur impact est tel qu’ils feront bouger les lignes de règlements absurdes, comme le fait de sanctionner un joueur qui sort du terrain ou réplique à des provocations. Des actions fortes comme l’implication récente de la condamnation de l’agression de Michel Zecler par Kylian Mbappé et ses propos contre les dérives de certains policiers – et non contre la police – prouvent que la nouvelle génération est mûre pour porter les changements nécessaires au football. Et c’est heureux.
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