课程赏析 | 瓦列里·吉斯卡尔·德斯坦, 一位不被理解的改革者

Valéry Giscard d’Estaing, le réformateur incompris

瓦列里·吉斯卡尔·德斯坦, 一位不被理解的改革者

(本期老师:Sylvie)

厦门大学法语和法学双学位,浙江大学法语系硕士研究生,将法语与政治金融文化创新等相交融,热爱法语超过生命,喜欢探索尝试新事物,不断发现生活的可能性。

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I.阅前思考

1) 你对法国前任总统瓦莱里·吉斯卡尔·德斯坦的了解有多少?请回忆一下,并用法语叙述。

2) 你对法国60-70年代的历史大事件了解多少?请查找法国政治和历史相关资料,做好阅读前准备。

词汇及表达

élan n.m

1. 冲, 急奔, 跃进, 猛进 mouvement par lequel on s'élance.

2. 〈转义〉(感情)冲动, 激动;(热情)奔放

incliner à 向, 有… 倾向:

- incliner qqn à :le rendre enclin à.

apport  = contribution positive

égotique:

- relatif à l'égo, narcissique.

- (par extension) égoïste, nombriliste.

emmuré:enfermé définitivement;isolé du monde.

a./n.m
1闭锁的, 与他人隔离的(人)
2禁闭的, 禁锢的 ; 被围困的(人)

narcisse m. 水仙花;自恋的男子

II.外教原文朗读

Valéry Giscard d’Estaing, le réformateur incompris

Editorial. Après avoir engagé en début de mandat des réformes importantes, comme la dépénalisation de l’avortement, l’ancien président, mort mardi 2 décembre, a fini par être perçu comme un monarque distant.

Editorial du « Monde ». En janvier 2002, alors âgé de 75 ans, Valéry Giscard d’Estaing avait coorganisé avec le Centre d’histoire de Science Po une série de colloques intitulés « Les années Giscard ». L’initiative, venue après la publication de nombreux livres, était inédite. Pour la première fois un ancien président de la République s’employait à graver son mandat dans le marbre, et cela témoignait de la double obsession qui l’animait depuis que François Mitterrand l’avait battu le 10 mai 1981 : plaider sa cause inlassablement pour que, de nouveau, les Français l’aiment.

Jamais, pourtant, au cours de sa longue vie d’après, l’élu du Puy-de-Dôme n’est parvenu à ressusciter l’élan de sa campagne victorieuse de 1974. Si la disparition de François Mitterrand et celle de Jacques Chirac ont suscité une intense émotion populaire dans le pays, celle de Valéry Giscard d’Estaing, le 2 décembre, incline davantage à une réflexion sur l’apport de son mandat. Tel était le personnage : brillant et égotique, hypersensible et emmuré. « Narcisse, homme d’Etat », disait de lui son ancien premier ministre, Raymond Barre.

Ses proches l’ont admiré, très peu l’ont aimé. Aux yeux des Français, il reste un incompris tant le contraste est fort entre le début de son septennat marqué par un feu nourri de réformes de société et sa fin quasi monarchique où, caricaturé en Louis XV, il s’est enferré dans l’« affaire des diamants ».

Le « Valy » de 1974 avait su saisir l’ébranlement suscité dans la société française par Mai 68. En moins de deux ans, l’âge de la majorité est abaissé à 18 ans, la saisine du Conseil constitutionnel élargie, les écoutes téléphoniques sont supprimées, l’ORTF est éclaté, les femmes sont promues et la dépénalisation de l’avortement est votée, en dépit des fortes réticences de son entourage. Sept ans plus tard, son projet de faire de la France « une société libérale avancée » échoue, sans possibilité de retour.

Une parenthèse libérale

Pétri d’américanisme, « VGE » s’est rapidement heurté au conservatisme et à l’appétit des néogaullistes, qui avaient contribué à le faire élire. Le 25 août 1976, son premier ministre, Jacques Chirac, lui remet la démission de son gouvernement en déclarant ne pas « disposer des moyens » pour conduire sa politique. C’est l’unique fois, sous la Ve République, que le divorce est provoqué par l’hôte de Matignon. Cinq ans plus tard, la direction du RPR donne pour consigne à ses troupes de faire voter Mitterrand au second tour de l’élection présidentielle plutôt que de le soutenir. Jusqu’à la fin de sa vie, « VGE » mettra sa défaite sur le compte de cette « trahison ».

Mais d’autres causes existent : la succession de deux chocs pétroliers qui met brutalement fin aux « trente glorieuses » ; l’impopularité de Raymond Barre, qu’il a chargé de libéraliser l’économie ; la structuration trop tardive de la nébuleuse centriste, sans oublier la personnalité du président. Au fil des épreuves, le bourgeois éclairé, auquel tout a réussi, se mue en un monarque distant et capricieux d’une fin de mandat anachronique. Les safaris en Afrique autant que ses exigences sur le protocole contribuent à pousser le pays vers la gauche. Avec le recul, son septennat ressemble à une parenthèse libérale dans l’alternance entre le RPR et le PS.

Archipellisation de la société française

Pourtant, les graines semées ont fini par germer. Initiateur avec son « ami » Helmut Schmidt des conseils européens et du serpent monétaire, « VGE » a fait de l’Europe son terrain de chasse. L’échec, en 2005, du projet de Constitution européenne, dont il avait été l’accoucheur, n’atténue pas le rôle qu’il a joué pendant près d’un demi-siècle pour acclimater l’idée européenne dans l’Hexagone. Contrairement à de Gaulle, il refusait d’exalter la grandeur nationale. Il voyait la France comme une puissance moyenne qu’il fallait moderniser le plus pacifiquement possible, afin qu’elle puisse, grâce au levier européen, tenir son rang dans les affaires du monde.

Le raisonnement n’est guère éloigné de celui que tient aujourd’hui Emmanuel Macron, autre libéral venu de l’autre bord, qui prétend, lui aussi, gouverner au centre. Une stricte filiation est cependant impossible à établir car, pour asseoir son projet, VGE avait théorisé l’avènement d’un grand bloc électoral central soudé par la montée en puissance de la classe moyenne. C’est au contraire l’archipellisation de la société française qui a conduit en 2017 à l’élection d’Emmanuel Macron. Rassembler Deux Français sur trois, comme l’écrivait Valéry Giscard d’Estaing en 1984, relève toujours de l’utopie.

(785 mots)

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